Alléché que j'étais
par cette Nuit du Blues au Féminin ; pensez donc, Nina
Van Horn, je l'avais toujours entendue à la radio mais
jamais vue en vrai. Pour ce qui est de Sharrie Williams, inconnue
au bataillon pour moi mais la surprise fut très bonne.
Reste le lieu du concert, Bondues a été fidèle
à sa "tradition", tout le public assis et les
notables du coin (en l'occurence les maires de Bondues et Marcq)
au premier rang. Pas très rock'n'roll tout ça, même
si le concert était estampillé "Jazz en Nord".
Nina Van Horn, franco-américaine
est tombée dans la marmite blues toute petite semble-t-il..
Du Janis dans la voix et une grosse présence scénique
pour des textes mettant en avant l'état de la société
américaine ou comment un rêve a pu se transformer
en cauchemar pour une grande partie de la population. Incontestablement
une grande dame et une grande voix du blues actuel. En plus, cette
femme sait choisir ses reprises, témoin ce "Muddy
Waters Blues" de Paul Rodgers balancé en rappel.
Avec Sharrie Williams on a affaire
à une pure ricaine ; telle une Black Mama échappée
d'un choeur gospel, la diva emporte tout sur son passage aidée
en cela par ses Wiseguys, et, là aussi, quelle voix, quelle
patate ! Elle n'hésitera pas à descendre dans la
salle pour faire danser les édiles locales et faire se
lever une audience tenant plus du congrès du Rotary Club
que du club de blues enfumé. Elle s'offrira d'ailleurs
le rappel en compagnie de Nina Van Horn pour un final enflammé.