Du Drone à l'Aéro ? Kokchétiksa ? Le Drone est un genre musical se basant sur la répétition d'une note (bourdon), tout ça pour tisser une ambiance lourde et opressante. Au moins on était prévenu quant au niveau sonore qu'on allait devoir endurer, le stand de bouchons d'oreilles était en bonne place à l'entrée de la salle.

Arrivé un poil à la bourre, je chope juste la fin du set d'Eagle Twin, duo ricain signé sur Southern Records, le label de Sunn o))). Autant le dire tout net, je n'ai pas réussi à rentrer dans le mélange Doom/Stoner de ce duo guitare/batterie.

Le temps du changement de plateau et la salle s'éteind. De la sono s'échappent des litanies faisant penser à des chants religieux tibétains. Puis, tels des moines échappés d'on ne sait quelle lande brumeuse, Stephen O'Malley et Greg Anderson font leur apparition, accompagnés de Steve Moore (Earth) aux claviers et trombone ainsi que du hongrois Attila Csihar (chanteur de Mayhem) au chant. Enfin, la première note de guitare arrive, énorme, puissante, au volume inimaginable au pays des limitations sonores (tout le concert oscillera entre 110 et 135 dB et il paraîtrait que c'était là un "petit" son pour le groupe américain). Tout au long du set, les notes se tordent, ronflent, modulent, font vibrer les corps et, accompagnées du chant original d'Attila Csihar, font penser à des mantras tibétains emmenant vers la transe. Vraiment une expérience sonique à vivre en concert plutôt que sur disque. D'ailleurs, l'envie me titillait de faire comme certains dans la salle ; m'allonger, fermer les yeux et me laisser porter par la vague sonique.