J'aime le Schwung, son organisation est d'une efficacité redoutable ; timing respecté, confort des festivaliers assuré et toujours une affiche digne des plus grands festivals européens. Cette année, on échappe aux trombes d'eau qui avaient marqué l'édition 2006, pourtant apparemment il semble y avoir moins de spectateurs que l'année dernière, conséquence peut-être d'une affiche plus hétéroclite ; à croire par exemple que les fans du prog-rock de Focus ne sont pas restés pour le métal de Megadeth et que les fans de Lordi n'étaient pas là pour le rock de Reo Speedwagon. De la difficulté de fédérer le public... Malgré tout, l'audience avait quand même de quoi faire pâlir d'envie pas mal de festivals, la foule était quand même là et on a pu voir apparaître une nouvelle mode capillaire chez pas mal de festivaliers, la coupe mulet "extrême". Vous connaissez certainement cette coupe de cheveux rendue célèbre par les footballeurs allemands des 80's, court devant et long derrière ; là cette année c'était carrément rasé devant et dessus et long derrière. Assez space comme truc, un style très ... germanique.

Passons sur la prestation de Gunz'n'Rozes (oui, avec des Z), cover-band néerlandais spécialisé dans les reprises de qui vous devinez qui ne m'ont pas enthousiasmé, pour attaquer direct par Paul Gilbert. L'ex guitariste de Racer X et Mister Big fait dans la "guitare qui court vite" pour reprendre la formule consacrée. Ce metal instrumental virtuose n'est pas trop mon style mais je reconnais quand même au bonhomme une bonne dose d'humour qui n'est pas pour me déplaire.

Avec Focus, on rentre dans une autre dimension beaucoup plus planante ; du prog à l'ancienne. Orgue et flûte traversière : back to the golden 70's !

Les AC/DC suisses, voilà comment sont surnommés les mecs de Krokus. Pour le coup c'est vraiment Bon Scott au pays des vaches à chocolat. Pas de yodels ici mais du gros hard rock qui fait taper du pied. Et la voix, on ferme les yeux et on s'imagine avoir Bon Scott sur scène tellement la ressemblance est parfaite. C'est du tout bon.

Le moins que l'on puisse dire est que le hard FM des bataves Golden Earring a pris un sacré coup de mou avec les années. Même le classique "Twilight Zone" peine à décoller. Quant à l'autre hit du groupe, "Radar Love", il nous est ici proposé en version longue, très longue... trop longue avec ses solis à rallonge. Dommage car c'est un groupe que j'aime bien, mais ce jour-là, j'ai eu l'impression que le coeur n'y était pas.

Lordi, le groupe préféré de Michel Drucker, seul groupe de métal à avoir gagné (et concouru ?) l'Eurovision, tape dans le spectaculaire. Costumes de monstres et effets pyrotechniques à gogo. Z'ont même déclenché - à la grande (mauvaise ?) surprise des photographes en fosse - des lance-flammes en front de scène (me reste de ce passage une image de l'explosion enflammée floue et pas cadrée, mon doigt s'étant crispé sur le déclencheur au moment où j'ai senti l'explosion et la vague de chaleur, décidément très impressionnant). Bon alors musicalement c'est du métal classique et bien foutu, l'intérêt principal restant quand même l'impressionnant spectacle fourni.

Après la Finlande de Lordi, place à UFO, un des fleurons du classic hard-rock, bien agréable à écouter. Beaucoup de fans dans l'assistance, reprenant en choeur les standards du groupe que sont "Rock Bottom" ou "Doctor, Doctor". Du rock classique mais super efficace ; là aussi on ne va pas bouder son plaisir.

Avec Reo Speedwagon je m'attendais à une sorte de rock FM branché radios US. Et bien, très bonne surprise avec ces ricains qui nous ont balancé un rock bien couillu. Les mecs jouent du feu de dieu, avec plaisir et énergie et on passe un excellent moment. Les choses se gâteront peut-être un peu en fin de concert avec l'arrivée des ballades du répertoire faisant un peu retomber le soufflé.

Rythmiques de guitares speedées et tranchantes comme des lames de rasoirs, tout de suite on pense à Metallica. Rien d'étonnant lorsque que l'on sait que Dave Mustaine, le leader de Megadeth, a fondé Metallica dans les années 80. Là, le son est énorme et le show est hyper-pro. Il faut savoir que Megadeth est cette année au Schwung plutôt qu'au Graspop (les mauvaises langues pourront toujours dire que les Californiens y trouvent là une place en tête d'affiche qui ne leur aurait pas été proposé au Graspop). Alors show très bien emmené, les morceaux s'enchaînent sans temps mort (à tel point que dans la fosse photographes, on ne sait plus si on a fait deux ou quatre morceaux) avec chorus de guitare à profusion rappelant assez Iron Maiden. Même si je ne m'aventurerais pas à parler de "groupe phare" de la scène thrash américaine, force est de constater que les mecs assurent bien dans leur domaine.

L'année prochaine, ça sera la dixième édition du Schwung Festival. Un conseil : courrez-y, vous y serez bien accueilli par des gens qui ne prennent pas le public pour du bétail et l'affiche sera certainement au moins aussi "haut de gamme" que d'habitude.