Lille-Mourcourt, 20 minutes de route que la rockpixelsmobile commence à connaître par coeur après deux visites à cette proche campagne de Tournai. Comme les autres fois, la salle du petit centre culturel de Mourcourt s'est parée de draps noirs plus en accord avec les punks présents que les verts pâturages environnants. Salle bien remplie avec une forte proportion de Lillois venus appuyer leurs compatriotes de BAM (dans ta gueule) et Ashtones ainsi que les allemands de Gee Strings qui avaient déjà eu l'honneur de deux passages dans le mythique Urban Chaos de Lille.

Pour l'occasion la reine Gypsy a revêtu sa charmante guêpière rose, offrant ainsi un parfait vase à ses fleurs carnivores. Encore une fois du tout bon, et dans la bonne humeur et la déconne. Ce soir l'esprit est à la fête. Un pink rock droit, énergique, direct, dans ta gueule en plein entre les oreilles. Après un rappel, l'affaire était bouclée, les Ashtones pouvaient faire leur entrée.

A fond, ça attaque à fond avec le désormais classique "Shit in my blood" et la pression ne va pas se relâcher de tout le set. Le Gé et ses acolytes sont en pleine forme ce soir, tout le monde a la banane. Un très très bon concert avec le plaisir de constater que la reprise de "Search and Destroy" semble désormais acquise dans la set list Ashtones. Débo victime d'une extinction de voix, c'est le public qui s'y collera pour les choeurs de "I need". En dignes éclaireurs, les Ashtones ont tué, laissant la scène comme un champ de bataille dévasté par une horde de barbares. Ne restait plus aux Gee Strings qu'à achever les blessés et asseoir leur suprématie punk.

Entre les Ashtones et les Gee Strings, le lien qui s'opère n'est pas seulement musical, c'est un lien du sang, tel celui qui unit ces combattants liés à la vie, à la mort. Preuve en est le tee-shirt Ashtones porté tout au long de la soirée par la belle Ingi, ci-devant front-woman chez les Gee Strings. Là aussi ça va à 100 à l'heure, pas question de laisser le brasier s'éteindre. Des nouvelles compos (à venir sur le prochain album), des classiques du groupe et des reprises choisies avec un goût affirmé (Avengers, Joan Jett, Iggy Pop, Johnny Thunders...). Comme toujours avec les Gees, la claque est énorme, la charge est puissante, explosant tout sur son passage. Ce soir les Gee Strings sont les seigneurs de Mourcourt, et Ingi en est la reine, n'hésitant pas à offrir son corps aux yeux de ses sujets. Les riffs de guitare de Bernadette font mouche, pas de relâchement dans la machine, tout dans le rouge jusqu'aux deux rappels dont le dernier verra apparaître Ingi en tee-shirt et culotte noirs au dessus de ses boots serpent. La classe, la grande classe...