Ce jeudi soir, on aurait dû, comme d'habitude, se retrouver à deux au pied de la scène de la M.D.E.. Hélas, le destin en a décidé autrement ; mon pote, Fred "Photorock" Loridant n'était pas là ce soir.

Ou plutôt, si, il était là, dans le coeur de tout le monde, à travers ses photos exposées sur les murs, dans les paroles de chacun, dans les larmes, les rires et les sourires des uns et des autres. Oui, dans la nuit du 3 au 4 mars, Fred nous quittait tragiquement et laissait un grand vide dans la scène rock'n'roll lilloise. Décidément, la série noire continuait dans la "famille" et le concert de ce jeudi 8 mars lui était spécialement dédié.
Salut "l'affreux", et, comme m'a dit si justement un pote, j'ai la putain d'impression d'avoir été amputé d'un bras ; j'aurai beau tourner la tête à gauche ou à droite en bas de la scène, tu n'y seras plus. Tout ce que j'y verrai, c'est un grand vide... Et je ne serai pas le seul à le sentir ce vide...

Fred, elle est pour toi cette chronique, je sais que tu aurais aimé être là, parmi tes potes... Mais t'inquiètes pas, tu étais là, et bien là...

C'est donc Ashtones qui attaque cette soirée particulièrement chargée en émotion. Un Ashtones version 3.0 (ou 4.2, ça a beaucoup bougé dans le line-up ces derniers temps...) complètement remanié ; le "Godfather" Gé ayant particulièrement rajeuni son "backing-band". Nouvelle formule donc, mais hélas désservie par un son très loin d'être au top, du coup les nouvelles compos ont du mal à s'imposer. Plutôt un concert de rôdage dira-t-on malgré les habituels morceaux de bravoure que sont "shit in my blood" ou "big scandal in rock'n'roll". Malgré tout mille lieues au-dessus de beaucoup d'autres groupes locaux.

Un son toujours aussi pérave fait, qu'emporté par une conversation, je zappe le passage de Burning Lady pour réapparaître au moment où Prima Donna investit la scène. Et là, avec les mêmes conditions techniques que les autre groupes (ou alors on m'aurait caché quelque chose), le son est nickel, énorme. Bon c'est vrai, la dernière tournée européenne du gang californien, c'était carrément pour assurer les premières parties de Green Day sur toutes les grandes scènes et stades du Vieux Continent. Le concept "Pro" à l'américaine ; du super efficace, on ne peut plus carré. Du rock pour minettes ados certes, mais, putain, qu'est ce que ça balance ! Et rien ne les arrête, ni un pied de micro récalcitrant, ni un câble micro littéralement arraché, ni une sangle de guitare pêtée, rien, "the show must go on". Et que je te balance un "Rumble" en intro du single-de-la-mort-qui-tue-sa-race ("I don't want you to love me", une tuerie glam-garage comme on aimerait en entendre plus souvent), un coup de Stones ("Star Star(Fucker)") et d'autres bombes. Putain de bon concert, grosse claque. Je pense qu'il aurait aimé le Fred.