Pour sa rentrée, la Cave
aux Poètes fait fort au niveau, affluence. Le temps de
garer la caisse et je me retrouve au bout d'une file d'attente
devant l'entrée de la Cave. Le temps que tout le monde
rentre et Cactus In Love a déjà bien entamé
son set. Pas grave, ce n'est vraiment pas le genre de truc qui
m'avait fait me déplacer ce soir. Je fais l'impasse également
sur Mell et son set acoustique ; esprit punk, peut-être,
mais riffs manouches à la guitare et swings de cuivre.
Pas trop mon style non plus. Non, en fait c'est pour Mademoiselle
K que je suis là. Un morceau qui reste dans les oreilles
("Ça me vexe") chopé sur l'antenne du
Mouv' dans la chambre de mon fils et un buzz dans la "presse
spécialisée" avait éveillé chez
moi quelque curiosité. On allait voir si le ramage se rapportait
au plumage.
Premier morceau, premières
mesures, un doute s'installe. La guitare sonne vraiment "new
french rock à texte", tout en arpèges. Et là,
bang, dès le couplet, ça attaque sévère.
"Ah ouais !", qu'on se dit. Ça bastonne grave
avec un son de guitares méchant de chez méchant.
La K a tout compris ; face au public, une seule solution, foncer
dans le tas, et tant pis pour les dommages collatéraux.
La voix mi-cassée mi-stridente envoie tout bouler sur son
passage et les chorus de guitare bien noisy (Jaguar et Telecaster
obligent) ont tôt fait de décoller les bouchons de
cérumen de l'assistance. Je ne sais pas ce que ça
donne sur disque, en tout cas, live c'est une sacrée claque
et si j'avoue que j'y allais avec un petit a-priori du style "ouais,
la nouvelle sensation du moment, le truc monté en épingle
par la presse, blah blah blah...", j'ai été
plus que séduit par la demoiselle et ses trois chevaliers
servants. Du rock'n'roll, simple et carré, mais avec tout
ce qu'il faut de présence sur scène et de hargne.
Bonne, très bonne découverte pour moi.