Plus d'une heure de route depuis Lille et me voici à Aulnoye-Aymeries, en pleine Sambre économiquement sinistrée. Devant l'entrée de la salle, une longue file d'attente patiente depuis l'après-midi en ingérants moultes bières. Inutile de vous dire qu'à l'heure où j'arrive, certains ont déjà dépassé le taux d'alcoolémie autorisé par la maréchaussée. A l'ouverture des portes, la salle se peuplera de près de 750 personnes, autant dire que pour être plein, ça l'est.

C'est Parabellum qui ouvre la soirée. Malgré les années la rage est restée intacte et c'est un Schultz jupé et communicatif qui se présente devant tous les aminches. Sven en diadème de Miss France de kermesse tricote des riffs tout en finesse beaucoup plus proches du rock 70's que du punk sauvage et bourrin. D'Amsterdam à Cayenne en passant par le joyeux pays de Saturnin, le voyage est beau et s'effectue avec grand plaisir .

Avec Lofofora, place au métal en fusion. Un son hénaurme et une voix qui embrase la salle. Ce métal-là n'est certes pas un style auquel j'adhère forcément mais force est de reconnaître que dans le style, c'est foutrement efficace. Parmi les groupes les plus puissants de la scène française certainement ; une paire basse-batterie speedée et plombée comme pas deux, une guitariste capable de monter un mur de son bétonné comme un blockhaus et un chanteur harangueur de foule qui finira littéralement trempé de sueur. Une bonne expérience pour moi.

C'est la smala Pamba qui se charge de clôturer la soirée. Vu l'heure tardive (déjà une heure du mat'), une partie du public s'en est allé rejoindre ses pénates. Reste quand même plusieurs centaines de personnes convaincues des bienfaits du gang lillois. Bien leur en a pris, un set nickel, pêchu, leur fut proposé. Punk, reggae, ska, tout ce qui a fait 10 ans de Pambanizza Cirkus était là ce soir. Deux heures du mat' passées, le concert s'achève. Il est temps de rejoindre la voiture et se taper la route retour dans la nuit.