Affiche attendue ce vendredi
soir au Splendid ; le plateau Million Dollar Reload / Koritni
/ Blackrain ne propose que deux dates, celle de soir à
Lille et le lendemain à Paris. Inutile de cacher que la
"curiosité" du soir est Blackrain, tout juste
"auréolés" depuis leur passage dans l'émission
télé "Incroyable Talent". On va enfin
pouvoir juger sur pièces.
Le temps de me garer et j'arrive
pour la deuxième moitié du set de Million Dollar
Reload, pas de photos du coup, et de toute façon l'impression
de voir un clone de Buckcherry en moins bien. Pas de regrets.
Tout le monde est étonné
de voir Koritni jouer en deuxième partie et non
en "tête d'affiche". L'explication viendra en
voyant tout le decorum dont Blackrain a besoin sur scène.
Nouveau line-up pour le gang de Lex Koritni depuis leur dernier
passage dans le coin ; à la deuxième guitare officie
désormais Manu Livertout et à la basse on a la surprise
de trouver Vivi Brusco, ex-Trust. Avec désormais trois
français et un Lex résident gaulois, c'est à
se demander si le groupe peut encore être qualifié
"d'australien". En tout cas, c'est toujours bon, et
Lex Koritni est un putain de shouter. Pourtant ce soir, le groupe
semble bridé, mou du genou. Bon, tout est relatif, ça
reste quand même du très bon niveau.
Au changement de plateau on comprend
pourquoi Blackrain joue en dernier. Installation de murs
d'enceintes Marshall (vides bien sûr), backdrop géant,
pieds de micro décorés du plus mauvais goût.
Sans compter un manager supervisant toute l'installation au millimètre
près comme si la survie du Monde en dépendait. Le
plus surprenant étant la set-list scotchée au sol
indiquant au groupe, outre l'ordre des morceaux, quand parler
du passage sur M6, de l'album à sortir, quand porter un
toast avec le public, quand annoncer le tournage du clip, etc.
Les savoyards (et oui...) ont visiblement l'ambition de devenir
les Motley Crüe français (au point de plagier "Too
fast for love" sur leur "True Girls are 16"). Et
que je te ressorte les spandex moulants, les cheveux plus bombés
(à la laque) que toute la ville de Dresde en 1945, la voix
haut (trop ?) perchée façon Vince Neil qui aurait
reçu un temple Shaolin dans les parties. Bon, on ne va
pas chipoter, musicalement les mecs jouent correctement, en place,
pas de problème. Le truc c'est qu'on a plus l'impression
de voir un boys band monté de toutes pièces (suffit
de voir le manager dans la fosse photographe donner ses ordres
aux musiciens pendant le show) qu'un vrai band de "bad boys".
Un ressenti partagé par le public dont facilement la moitié
désertera la salle dès le milieu du show. "Faut
pas jouer les riches quand on n'a pas le sou" disait Brel,
et à choisir une "parodie" de Hair-Metal, autant
aller voir Steel Panther, comme me disait un pote "là,
au moins, y'a des nichons".
A sauver quand même du concert, l'intervention d'un groupe
de cornemuses pour l'intro ("Amazing Grace") et le solo
sur la reprise de "It's a long way to the top (if you wanna
rock'n'roll). Par contre, la reprise du "Get a Gun (shoot
at random)" du CNK, brrrrrr, j'en frissonne encore...