On m'avait bien dit que c'était
petit au Yéti, mais, à ce point-là, j'aurais
jamais cru. Du coup, me voilà coincé en bord de
scène, avec les musiciens à 50 cm de mon objectif
sans possibilité de bouger sauf à nager au-dessus
de la meute.
Bonne entrée en matière
avec les lillois d'Issue de Secours. Du punk à la française,
urbain, bien joué, avec un Piero au chant et à la
guitare qui se dépense sans compter. Pourtant, le son semble
manquer d'ampleur, j'aurais aimé une guitare plus en avant,
moins compressée. Malgré tout, ils se mettent le
public dans la poche sans aucun problème.
C'est essentiellement pour eux
que le monde est venu en masse ce soir, d'ailleurs certains resteront
sur le trottoir, faute de place à l'intérieur. Un
des buzz de l'année se tient là, parmi la foule
compacte, trop heureuse de pouvoir les approcher de très
très près. Les Hawaii Samurai viennent de Besançon,
pourtant on les croirait sortis d'un rade au fin fond du Mexique,
côté frontière californienne. Nourris aux
sons de Dick Dale ou autres Link Wray, nos trois cavaliers font
dans le surf-rock survitaminé, guitare twang en avant.
Pas de chant, morceaux instrumentaux à la gloire des Z-movies
italiens de Mario Bava ou autres séries américaines
(Spiderman, Buffy...). Le look est assez "tarantinesque"
avec un batteur arborant un loup façon Bruce Lee dans "The
Green Hornet", un quasi-sosie de Stephan Eicher à
la basse aux attitudes "El Mariachi". Quant au guitariste,
il arbore une cagoule de laine noire qu'on aurait plutôt
vu sur la tête d'un autonomiste corse. Le moteur est en
route, comme suralimenté par un turbo d'enfer, et jusqu'à
la fin du set une heure plus tard, aucune baisse de régime
ne se fera sentir.
Brutaux, sauvages, non pas sept
mais trois samurais ont pris d'assaut le Yéti ce jeudi
20 janvier 2005 et ont collé une putain de claque à
tous ceux qui avaient fait le déplacement.