A voir la moyenne d'âge
de l'Aéronef bien rempli, je devine que c'est une soirée
"jeunes" qui se prépare avec ce public très
estudiantin. 20-25 ans visiblement pour la majorité, plutôt
bien mis, sûr qu'ils ne sont pas venus pour écouter
du punk de cave ou même du classic-rock. Voyons ce que l'on
propose pour nos oreilles.
"Curry and Coco", les
ingrédients de base de la bonne cuisine thaïe qui
se respecte, cela nous fait miroiter de l'épicé,
du "kipik" et du suave. Et ben, bof... On connaissait
déjà les duos batterie-guitare, ici c'est batterie-clavier,
le tout donnant un petit air garage 60's au truc. Alors, ouais,
les deux compères n'économisent pas leur énergie
(mention particulière au batteur à la frappe de
bucheron), mais chez moi le courant ne passe pas, manque quelque
chose, peut-être plus de rage. En tout cas, dans le public
ça réagit bien, très bien même à
en juger par les hurlements stridents des filles (des copines
de lycée ou de banc de fac ?) à l'encontre du chanteur.
Pour un peu le mec aurait pu s'appeler "Patriiiiiiiiiick
!!!!". Vraie fan-attitude ou ènième degré
dans ces réactions adolescentes, allez essayer de distinguer
le lard du cochon. En tout cas, pour moi, bof-bof, pas mon truc...
En plus, y'a même pô de guitare.
Contrairement à leur nom
qui pourrait laisser penser à quelque combo révolutionnaire
d'Amérique Centrale, El Presidente vient des brumes écossaises
de Glasgow et fait dans une pop bien énergique. Le gang
du chanteur Dante Gizzy balance un groove monstrueux, mélange
de glam, de funk, de disco et de hard dans le seul but avoué
de faire danser. Et ça, il sait faire, aidé en cela
par un bassiste black qui envoie une patate à faire danser
un gisant du moyen-âge. Quant au sus-nommé Dante
Gizzy, sapé costard noir sobre et de bon goût, il
mène le show en vrai pro, certes avec les clichés
habituels ("Lille, vous êtes le meilleur public qu'on
ait eu", et toutes sortes de flatteries, y compris à
l'égard du Beaujolais "nouvel et fresh"). A la
fonderie donc, basse, guitare, chant, plus une jolie batteuse
et une non moins jolie demoiselle aux claviers, pour assurer un
bon p'tit concert du samedi soir bien dansant. Un Presidente pas
révolutionnaire pour un sou, mais qui fait son boulot d'entertainer.
Le public est venu, le public a dansé. C'est ce qu'il voulait,
on n'allait pas lui demander de faire la révolution.