Une chose est sûre et avérée, les Belges savent vraiment y faire en matière de festival. Témoin cette immense Maison de la Culture de Tournai qui accueille le festival D'Hiver Rock avec 2 salles où les groupes se produisent en alternance, évitant les changements de plateau et axées chacune sur un style ; une pop-rock et l'autre plus punk-métal. Ajoutez à cela un bar digne de ce nom et des stands tenus de main de maître et l'affaire est emballée séance tenante.

J'arrive hélas un peu tard pour assister aux sets de Costa Gravos et de Pulsur et du coup j'embarque direct dans l'univers anglais de Hush Puppies. Bien qu'originaires de Perpignan, leur rock semble tout droit sorti du Royaume-Uni ; grosses influences Kinks et Who et look du chanteur très Mods. Claviers et guitares crades, mélange de pub-rock et de pop british, tout est là pour s'acquérir les bonnes grâces du public. Du bon rock à l'anglaise, heureusement plus proche de The Jam que de Radiohead. S'offriront même le luxe de reprendre "Autobahn" de Kraftwerk dans une version un peu plus musclée. Je ne les connaissais pas, hormis par le buzz fait autour d'eux en ce moment, en tout cas, une découverte à conseiller (même si la terre ne s'arrêtera pas de tourner pour autant).

J'avoue qu'avec Guerilla Poubelle, j'ai un gros problème matériel. La précedente (et première) fois où je les avais vus, c'était dans la petite cave de la Rumeur à Lille. Le public était tellement nombreux qu'il était impossible de se placer et du coup de sortir une photo qui vaille quelque chose. Ici, à Tournai, malgré une grande salle, le problème fut le même ; une nuée d'ados en baggy ("...trousers, dirty shirts" auraient rajouté Madness) envahirent l a salle jusqu'à déborder sur la scène. Du coup, sans grand angle (qui, je le rappelle, est coincé en réparation du côté de Paris), point de salut possible. Obligé de se réfugier du côté de la régie plateau. C'est pas encore cette fois que je chopperai les sauts de Jokoko et de Till. Sinon, musicalement, rien de neuf sous le soleil et, surtout au niveau public, très calibré "j'suis un ado et j'emmerde mes vieux" (même si, dans le lot, une bonne partie se retrouvera à faire ses études supérieures dans une Sup de Co en rêvant d'Audi TT ou de 4x4). Même très bien foutu, avec une patate énorme, de l'entertainment pour d'jeunz quoi.

Retout à la salle "pop-rock" et là, je décide de faire l'impasse sur Flexa Lyndo et sa pop Belge "atmosphérique" (traduire : "somnifère" pour moi), d'autant plus que le groupe joue dans une quasi-obscurité peu propice aux prises de vue. Un casse-dalle et une bière au bar et retour à la salle "énervée" pour Parabellum. Troisième fois que je les couvre en quelques mois. C'est vrai que maintenant je connais le set par coeur mais c'est toujours aussi bon. Pas de chichis, direct dans la gueule pour une bonne heure de punk légendaire. Y'a pas à tergiverser, ces mecs-là savent jouer et pour ce qui est de tenir la distance, pas de lézard. Un concert peut-être un poil trop court qui laissera tout le monde sur sa faim, mais mieux vaut ça que sortir gavé et le ventre trop plein. A noter la nouvelle paire de pompes hyper glamour de Sven qui marquera les esprits et les orteils du guitariste.

Le lendemain samedi, le D'Hiver Rock programmait entre autres The Experimental Tropic Blues Band et Wahead, et le dimanche Zita Swoon ; je vous le dis, les Belges savent y faire.