Décidemment, il est dit que je me perdrai toujours dans Mouscron. Cette semble pour moi un vrai labyrinthe, jamais moyen de trouver le lieu d'un concert, toujours obligé de demander ma route à des autochtones qui semblent prendre un malin plaisir à me faire visiter toutes les rues de la ville, et cela quand ils me répondent. Va savoir si c'est dû à ma gueule ou à la plaque française sur ma bagnole...

Malgré tout, après avoir tourné maintes et maintes fois dans la ville, je finis par arriver à l'heure pour le set de Dee Jaywalker. Une petite scène installée en plein air sur une jolie petite place belge. Me voilà rendu pour un pur shot de rock'n'roll sauce New York 77 avec ce groupe dont une tuerie d'album vient de sortir ("59 o'clock", chez Nicotine Records). Autant le dire tout de suite, ce type de musique me fait vibrer depuis des années. Quand, comme moi, on a été élevé au son des Ramones, Johnny Thunders, New York Dolls, un concert de Dee Jaywalker a des parfums de CBGB ou Max' Kansas City, ces clubs New Yorkais aujourd'hui en voie de disparition, balayés par la Disneylandisation voulue par l'ancien maire Giuliani. C'est donc vers l'Europe qu'il faut se tourner pour se procurer sa dose de venin. Le set ? Excellent, le groupe a gagné en rigueur sans rien perdre en énergie. Les morceaux font mouche, peuvent être repris en choeur, et les reprises ("Shock Treatment" des Ramones ou "Born to loose" des Heartbreakers) sont des hymnes au rock'n'roll qu'il convient de saluer avec le respect qui leur est dû.

Une grosse heure et le concert était fini. Ne restait plus qu'à regagner la métropole lilloise. Bizarrement, pour le retour, je trouvais mon chemin tout de suite.