Et de deux ! Deuxième édition pour le Cool Soul Festival. Comme l'année dernière, toujours ce principe de festival itinérant à travers la France avec au programme un plateau faisant la part belle à un esprit garage-soul juteux à souhait. Cinq groupes au programme ce soir, autant dire qu'on n'était pas rentré. Revers de la médaille, c'est peut-être cette perspective de rater les dernières infos du soir qui expliquent le peu de mode présent ; 150-200 personnes tout au plus malgré l'affiche alléchante.

Pour la dernière édition, c'était sous la formule Legendary Tiger Man que Paulo Furtado s'était présenté. Cette année, c'est avec Wraygunn qu'il étrenne la scène du Club de l'Aéro. Et on y gagne. Autant son plan "one-man band" ne m'avait pas séduit à l'époque (ne tenait pas la comparaison face à un Bob Log III), autant Wraygunn me fait frétiller de la queue. Soul, soul, soul ! Et ce putain de son de Gretsch acide et rauque.

Il en fallait un cette année. Pour le one-man band de cette édition, c'est Lewis Floyd Henry qui a perdu à la courte paille. Qu'on ne se méprenne pas sur mes intentions ; c'est sympa et bien minimaliste, le mec est sympa, mais, sur la longueur, ça a tendance à devenir un peu répétitif. Aurait mérité un set plus court (et donc forcément plus intense).

Un DJ français exilé à Londres, une chanteuse au coffre impressionant, ajoutez à cela deux soudards à la basse et à la batterie. Vous avez The Dustaphonics, combo sautillant fortement teinté soul et rythm'n'blues. Du bon, voire même de l'excellent, mais, comme leur prédecesseur dans la soirée, un peu laborieux sur la longueur.

Ah, Bob & Lisa, mes petits chouchous déjà avec les BellRays. Je ne les avais encore jamais vus dans leur duo acoustique. Eh ben, pas regretté le déplacement. Là où les BellRays font dans le "high-energy rock'n'soul", les deux amoureux font dans un blues intimiste où la voix de Lisa Kekaula a tout l'espace pour s'exprimer, magnifié par la guitare de son mari de Bob Venum. Pour le coup, là, à la fin du set, on en réclame encore.

Le "shouter" est là ! Barrence Whitfield and The Savages attaquent la scène comme un boxeur balançant un uppercut du droit en plein foie avec la reprise de "Ramblin' Rose", jadis morceau de bravoure du MC5. Et oui, la filiation avec le gang de Detroit est assumée, c'est dit. "High energy", vous a-t-on dit. C'est pas pour rien que son orchestre de bal s'appelle "The Savages", les mecs ratafouinent à tout va, et le Barrence nous régale d'une voix digne des plus grands soulmen.