C'est jour de fête ce jeudi
07 avril à Lille ; le "Cool Soul Festival", mené
de main de maître par Jean-Luc "Jostone Traffic"
Jousse fait escale à l'Aéronef, et, aux dires de
son Monsieur Loyal (et de nombreux afficionados), on se prépare
à la "soirée rock'n'roll de l'année".
Pas moins de six groupes se relayant sur deux scènes et
un Aéro somme toute bien rempli.
Les Cool Kleps, désormais
trio, décident tout de go de dédier la soirée
à la mémoire de Francis, guitariste d'Ashtones,
disparu en ce début d'année. Qu'ils en soient ici
grandement remerciés. Le groupe oscille entre compos et
reprises stoogiennes ou "thundersiennes" du meilleur
goût, la Grestch et le Farfisa donnant à tout cela
un délicieux parfum garage. En bon hôte, Jean-Luc
Jousse et ses acolytes nous servent ici un excellent apéro
pour démarrer la fête.
The Legendary Tiger Man, c'est Paulo Furtado, déjà croisé
dans ce même Aéronef en 2006 avec son groupe Wraygunn.
Ce soir c'est en "one-man-band" qu'il se produit, avec
juste sa guitare et son kit batterie. Le portugais se permettra
juste deux duos avec Rita Redshoes (sur "Fever") et
Lisa Kekaula. Malgré un écran projetant des vidéos
en backdrop, l'ensemble reste quand même un peu trop statique
à mon goût, assez loin de la folie d'un Bob Log III.
Je garde une nette préférence pour la période
Wraygunn du bonhomme.
Un bidon d'huile Renault, quelques
planches de bois et bouts de métal, voilà ce qui
fait office de batterie chez Restavrant. Ajoutez à
cela un chanteur-guitariste à la vieille Kay défoncée
et vous aurez un duo "cracra-blues" bien jouissif. Bonne
voix, son de guitare bien boueux, les texans maîtrisent
leur truc et réussissent leur coup. Pour un premier passage
en France, ils ont mis dans le mille.
The BellRays décident d'enchaîner aussi sec
après la sortie de scène de Restavrant. Du coup,
resté dehors à discuter le coup, je me fais surprendre
et rate le début du set. Pas de temps de rôdage pour
le gang américain, c'est direct pied au plancher. La panthère
noire et ses boys nous livrent ici un concert nickel, mention
spéciale au batteur déchaîné emportant
tout sur son passage.
Pas moyen de s'approcher de Scott
H. Biram tellement il fait le plein dans le Club de l'Aéronef.
Je restais sur le souvenir d'un mec complètement déjanté
lors de son passage ici-même lors des Nuits de l'Alligator
en 2006. Ce soir, malgré son T-shirt Black Flag, le personnage
me paraît beaucoup plus sage et j'ai un peu de mal à
rentrer dedans. A revoir une prochaine fois pour confirmer ou
infirmer cette impression.
En guise de dessert pour clôturer
la soirée en beauté, place au déluge de décibels
de The Jim Jones Revue. C'est peu dire que les mecs jouent
fort, ici on explose les capteurs sonores. Les anglais puisent
aux sources du rock'n'roll pour nous le resservir puissance 1000.
Appuyé par une section rythmique chauffée à
blanc, le hurleur Jim Jones balance sa rage à la foule.
Nouveauté cette année, le pianiste "fou"
Elliott Mortimer ayant préféré se consacrer
à sa vie familiale, il est remplacé par le franaçais
Henri Herbert. Excellent pianiste également, il ne lui
reste plus qu'à s'affirmer encore plus (cela ne faisait
qu'une ou deux semaine qu'il avait intégré le groupe).
Du très très bon comme à l'accoutumée
avec le Jim Jones Revue et même si les oreilles sifflent
en sortant, c'est de plaisir.