Du Doom à l'Aéro
; la chose était assez originale comparée à
l'habituelle programmation de la salle Euralilloise. De quoi attirer
mon attention, d'autant plus que la soirée (et même
l'après-midi) était organisée en collaboration
avec l'ARA de Roubaix et De Kreun de Courtrai (qui d'ailleurs
ce même soir accueillait les Melvins pour un concert sold-out),
deux lieux bénéficiant d'une certaine respectabilité.
Bonne surprise pour cette soirée, il y a du monde. Moins
bonne, même si il y a effectivement du monde, c'est (encore)
en "formule club". Bon, on fera avec son light-show
"Copenhague-Summit Friendly" en se réjouissant
quand même de cette ouverture de l'Aéro à
des styles musicaux qu'on pensait cantonnés aux salles
d'Outre-Quiévrain.
Suite à un changement
de dernière minute, c'est Kingdom qui s'y colle en premier.
Malgré un gratteux qu'on retrouvera plus énervé
en fin de soirée avec Amenra, le truc a du mal à
décoller. Rythmes lancinants et arpèges de guitare
; le set tient plus de la berceuse enfantine que du gros doom
méchant qui fait graouhhhh.
Heureusement les français
de Hangman's Chair sont là pour faire sonner le réveil.
On entre enfin dans les gros riffs qui font basculer la tête
d'avant en arrière et vice-versa. Un bon set qui ouvre
bien la soirée.
Avec General Lee on monte encore
d'un cran dans le riff plombé. Puissant, tendu, le truc
fait bien son job même si au bout de 3-4 morceaux on a l'impression
de tourner en rond. C'est d'ailleurs un peu le problème
de ce groupe, une certaine tendance à la répétition.
Non, Zatokrev n'est pas un coureur
de fond tchèque. Ces Suisses font dans un doom lourd et
puissant, du genre "38 tonnes qui vous roule dessus à
3 à l'heure" selon l'expert Schnaps. Une bonne découverte
pour le novice que je suis.
Pas difficile de deviner que
les belges d'Amenra étaient les têtes d'affiche de
la soirée ; leur merchandising s'arrachait comme des petits
pains et la "délégation" flamande dans
le public venait apparemment spécialement pour eux. Effectivement,
ça marque ; le job est bien fait et parfaitement maîtrisé.
Par contre grosses réserves quant au fait de chanter en
tournant le dos au public et l'absence volontaire et assumée
de tout light-show (à moins de considérer que le
fait de jouer sous des néons blafards et des quartz blancs
constitue en soi un concept d'éclairage).