La rumeur avait couru quelques
mois auparavant, les Buzzcocks passeraient dans la région.
Lorsqu'elle fut confirmée, la deuxième bonne nouvelle
a été l'annonce de la venue d'Ashtones en première
partie. Sûr qu'il ne fallait pas louper ça. A la
date fatidique, un coup de rockpixelsmobile et j'étais
à la porte du Grand Mix.
J'ai déjà tellement
vu Ashtones sur scène que je ne sais plus qu'en dire, sinon
que ce soir-là, ils nous servirent du grand, que dis-je,
du très grand Ashtones. Titillés par l'enjeu, ils
sortirent l'arme de destruction massive ; la rythmique à
fond de train, la lead guitar qui transperce tout, et un Gé
en transe, habité par tous les démons du rock'n'roll.
A la fin du set, la place était prête pour les Buzzcocks.
Les roadies sont en train de
préparer le plateau alors que retentit une sirène
du côté du bar. Sur le comptoir, deux bunnies de
Lille-Moulins Rouge chauffent la salle. Un duo improbable mégaphone-guitare
saturée, ces deux nanas-là sont cintrées.
On entendra même le guitar-tech de Buzzcocks jouer avec
elle depuis la scène.
Le rideau de scène vient
de tomber, c'est parti. Les morceaux s'enchaînent à
vitesse grand V. Pas de blabla, ne manquerait juste qu'un "one,
two, three four" pour lancer les bombes. Le gang de Pete
Shelley et Steve Diggle assure le show et fait pêter la
machine. Autant Pete Shelley reste stoïque derrière
son micro, autant son Diggle de guitariste bondit et salue dans
tous les sens (d'ailleurs, par son look et son attitude, ce mec
n'a pas arrêté de me faire penser à Gilles
Mallet de Little Bob Story, ah, 77, quand tu nous tiens...). Une
usine à tube que ces mancuniens, même si on ne connaît
pas tous les morceaux, one ne peut s'empêcher de reprendre
les refrains en choeur tellement on a l'impression de les avoir
entendu toute notre vie. Beaucoup plus proche du pub-rock que
du punk séminal londonien. Impossible de compter le nombre
de morceaux qu'ils ont balancé, même le rappel fut
des plus généreux avec un "Orgasm addict"
partagé par tous.