Tout comme les punks, les hardos
sont calés sur un fuseau horaire bien éloigné
de celui en vigueur ici. Chez les punks il a une ou deux heures
de retard, chez les métalleux il serait plutôt en
avance. 20 heures indiquait le fly pour cette soirée à
la Chimère, 20 heures était donc mon heure d'arrivée.
Las, je constate en entrant dans l'arrière-salle que le
concert a déjà commencé depuis une bonne
demi-heure. Au moins, on se dit que le carosse de Cendrillon sera
à l'heure pour le couvre-feu avant de se transformer en
citrouille.
Tyson Boogie. Je les avais vus
au Blind Test voici un peu moins d'un an. A l'époque le
groupe était un peu une "récréation"
pour musiciens avec comme but avoué un rock "à
la manière de" explorant toutes les facettes du hard-rock.
Depuis on peut franchement dire que le style s'est affirmé.
Tyson Boogie est devenu un "vrai groupe" dont les compos
font headbanger le public. Le son est nickel (comme il le sera
tout au long de la soirée d'ailleurs) et le groupe prend
un malin plaisir à jouer. Alors, oui, Tyson Boogie : "Sound
from the Weppes" ou comment réussir à faire
rimer Herlies avec "Rock City".

La dernière fois que j'avais
vu The Real Nelly Olson c'était en septembre au RaismesFest
où ils avaient livré une prestation convaincante
mais - maintenant je peux le dire - pénalisée par
une prise de son un peu trop "policée". Rien
de cela ce soir ; c'et brut de décoffrage et la guitare
retrouve sa place aux côtés du chant de Kler. Oui,
ce soir Nelly Olson était bien la petite peste de la série,
arrogante, sûre d'elle et crachant son rock'n'roll à
la face du public.
On dit souvent que la qualité
prime sur la quantité. Ce n'est pas le duo australien de
Bug Girl qui fera mentir cet adage. Un batteur et une chanteuse-guitariste
armée de deux half-stacks Marshall prouvent qu'ils peuvent
dépoter autant qu'un groupe au grand complet. Et pour dépoter,
ça dépote. Le pays des kangourous nous prouve encore
une fois qu'en plus d'AC/DC, Airbourne, Rose Tattoo, Angel City,
Radio Birdman ou autres combos énervés, il tient
le haut du pavé en matière de high energy, à
armes égales avec la Scandinavie. Imaginez le fruit d'un
accouplement sonore entre Bon Scott et Janis Joplin et vous avez
Amber, chanteuse de Bug Girl. Quant à Clinno, le batteur,
sous des airs d'angelot blondinet, ce mec a une frappe de forgeron.
Rien d'étonnant à ce que ces deux-là aient
réussi à faire produire leur dernier opus par Mark
Opitz (AC/DC, Saints, Hudu Gurus, Angel City...). C'était
ce soir leur avant-dernière date européenne avant
de regagner l'Australie, mais nul doute que la chaleur qui régnait
à la Chimère leur a rappelé celle de l'Outback
australien. Une heure de concert et la messe était dite,
le duo s'offrant même une reprise des Beastie Boys avec
"Fight for your right (to party)". "We'll be back
in June" nous ont-ils promis.