"You can't say no to the Beauty and the Beast"

Y'a des jours où faut s'pincer pour savoir si on rêve ou pas. Voilà que débarquent sur scène deux créatures sorties tout droit d'une BD d'Arnon.
Robe et pantalon léopard extirpés de la guerre du feu, un os de mammouth à la main, un hurlement sauvage...

Juste un batteur et une bassiste, tous les deux au chant, voilà qui peut sembler minimaliste pour qui serait sourd.
Le son, justement, l'originalité du duo ; une basse ronflante comme l'enfer et une batterie jungle évoquant aussi bien Bo Diddley que les Cramps.
Les voix; d'un côté les hurlements vaudous d'un pittbull qui mord et ne lâche jamais derrière la batterie, de l'autre les feulements sensuels de la créature à la crinière blonde, tantôt Patti Smith en transe, tantôt Big Soul.
Un set de bruit et de fureur mais aussi parfois bien catchy quand la Belle nous sussurre des "Un, deux, trois, quatre" ingénus alors que la Bête pilonne ses fûts.

Fin - abrupte - du concert, la Belle et sa Bête nous laissent plantés là, pantois, avec nos frustrations et nos rêves.
Certainement du jamais vu à la campagne. Jadis, à Marchiennes, on brûlait les sorcières.