Ça fait déjà
plusieurs décennies que ce Téléphone s'est
mis en veille prolongée. Exit le groupe qui (qu'on aime
ou pas) a contribué à faire de la France un pays
rock. Ne restent de ce groupe que des individualités, et
celle présente ce soir est loin d'être la moins intéressante.
Environ 800 personnes sont là
ce soir pour retrouver le Loulou qu'à l'époque on
comparait à Keith Richards. Partenariat Lille 3000 oblige,
le concert commence par un boeuf entre Louis Bertignac et son
ami Bijaya Vaidya, sitariste virtuose népalais. Le mix
est intéressant, même on est effectivement dans un
esprit jam-session, plus dans l'impro que dans une vraie construction,
enfin, c'est que l'on appelle ce soir "l'Himalayan Rock".
Trois morceaux plus tard, le mot d'ordre est lancé : "Rock'n'Roll
!!!", et c'est parti sur les chapeaux de roues. Autant Téléphone
pourrait de nos jours sonner variétés, autant le
set de Bertignac sent bon la sueur et la graisse. L'homme a digéré
toutes ses influences 70's pour nous les resservir dans ses compos.
Des Stones aux Who, en passant par Led Zeppelin, tout est là,
soit par petits clins d'oeil dans les morceaux, soit carrément
par les reprises choisies (ah, "My Generation" balancée
à 100 à l'heure). Bien sûr les "classiques"
ne sont pas oubliés ; "Cendrillon", "Vas-y
guitare" et son solo à faire chialer une pierre, le
tout envoyé sans artifice, direct dans l'ampli en formule
basse-guitare-batterie, l'essence du rock, quoi. Grand plaisir
à voir l'artiste sur scène en tout cas, et il est
évident que ce genre de mec prend son pied à jouer
devant un public et le fait partager aux gens présents
sans se prendre le chou. Un mec bien, vraiment.