Ce samedi 09 décembre,
c'est un "concept" qui est proposé à la
Malterie. Pour la sortie officielle du dernier Ashtones, "A
She-Devil is my Dope Fiend" - en vynil exclusivement, s'il-vous-plait
- la salle a mis les petits plats dans les grands avec en plus
du concert de la soirée, une expo sobrement intitulée
"Rock'n'Roll Junkies" réunissant outre votre
serviteur, les oeuvres de Mister Photorock, les visuels de Yannick,
les peintures de Jef Aérosol et les précieuses archives
de Fanhardchive (aka Julie und Nénesse), sans compter les
stands de distro punk. Au programme des concerts de ce soir, en
plus d'Ashtones, deux autres groupes dont la particularité
est de compter parmi leur personnel justement des membres de ces
mêmes Ashtones ; Ashtone Débo pour Dig Bastard !
et Ashtone Olivz pour Gun Addiction.
Le temps justement d'aller jeter
un oeil à l'expo pendant que, côté scène,
le plateau se prépare et nous voilà rameutés
pour le set de Dig Bastard !. La salle est déjà
pas mal remplie lorsque les six furies investissent la scène.
Lookées strass et paillettes, elles ont décidé
de ne pas faire dans la dentelle ce soir. Du riot grrrl comme
il faut, les donzelles ont encore progressé et nous livrent
un show pas piqué des vers. Mention spéciale au
titre "Dig Bastard !" avec sa ritournelle enfantine
appuyée par un refrain scandé en choeur par Camille
et Isa. Assurément "le" girls band de Lille.
Les filles accorderont d'ailleurs un rappel au public qui ne veut
pas les laisser repartir.
Les Gun Addiction (surnommés
les "Gunnaz" par leur fan-club), ça faisait quelque
temps que je ne les avais vus en concert. Et bien les mecs ont
encore progressé et nous ont gratifié d'un set efficace
en diable. Le Sieur Cram a encore affiné et fignolé
son jeu de guitare, possédant maintenant un son infernal
à faire trembler les murs. Quant au Fred Scotch de chanteur,
il est à fond dans le truc, habité par les démons
du rock'n'roll. "Dark punk", précisent-ils sur
leur flyers, on lorgne aussi pas mal du côté de l'indus'
avec la basse centrifugée de Tomoy et les sons métalloïdes
de la gratte de Cram. Rappel pour eux aussi. Mérité
là-aussi.
A tout saigneur tout honneur.
Les Ashtones ont un album qui sort, une tuerie de rock'n'roll
en vrai vynil avec grand pochette cartonnée (signée
Yannick), alors lorsqu'ils prennent d'assaut la moquette de la
Malterie, c'est en conquérants qu'ils le font. Un set monstrueux,
qui fera peut-être l'objet d'un live un jour prochain, mené
à fond la caisse. En plus du répertoire habituel,
on a droit à quelques morceaux inédits en rappel.
Rappels au pluriel devrais-je dire puisque ce dit rappel nous
en remet une couche équivalent à la durée
de tout bon album punk qui se respecte. Fin du concert, on est
déjà demain, le public éponge sa sueur et
va jeter un dernier coup d'oeil à l'expo adjacente. Pour
les exposants, il est temps de remballer et d'attaquer la nuit,
les oreilles et les yeux remplis du raw punk'n'roll ashtonien.