A l'origine, ce concert devait
fêter la sortie du split album Ashtones/Asphalt Tuaregs.
Les circonstances en ont décidé autrement et la
soirée a été l'occasion de rendre hommage
à Francis Collet, guitariste d'Ashtones tué par
la balle perdue d'un chasseur sur l'autoroute près de Dijon
une dizaine de jours plus tôt alors qu'il rentrait d'un
concert à Marseille. Plus de 200 personnes sont venues,
beaucoup d'entre elles ont le visage marqué par l'émotion.
En fond de scène, deux portraits géants de Francis,
ce soir encore il est sur scène avec nous.
C'est Men Fist Ten Asses
qui ouvre la soirée. Le groupe au jeu de mot le plus "Berry-esque"
qui soit ("Memphis Tennessee") fait dans le mélange
"speed-rock/heavy/goth". Le groupe est jeune, pas encore
esthétiquement ou musicalement cohérent, mais cela
semble prometteur pour l'avenir. Ils choisiront de dédier
"It's a long way to the top (if you wanna rock'n'roll)"
d'AC/DC à Francis (qui adorait le gang australien).
Asphalt Tuaregs, eux, choisissent de commencer par "une
minute de bruit", pour Francis. Composé d'un batteur
"bonne bouille", d'un ex-Backsliders à la guitare
et au chant, ainsi que du roadie de Little Bob à la basse,
le trio havrais tape fort dans le rock "high-energy"
et nous balance un set poignée au taquet. Impeccable et
imparable.
Francis l'aurait voulu ainsi
; malgré le drame, les Ashtones sont sur scène
et la foule se fait plus dense. Pas de discours, le groupe attaque
de front, porté par la foule de plus en plus compacte.
L'énergie semble décuplée par le besoin de
rendre l'hommage qui lui est dû au guitariste-pilier du
groupe. Porté par le pilonnage d'Olivz et les basses de
Dorothée, D-Stroy explose les parties guitare et le chant
de Gé emporte tout sur son passage. Quant au public, ce
soir, il est le cinquième membre d'Ashtones, dans une fusion
parfaite avec les musiciens. Et, depuis le fond de scène,
l'homme au chapeau semble leur dire à tous "c'est
bien, les mecs, vous avez assuré".
Le concert fini, personne dans la salle ne semble pressé
de partir ; envie de parler, de se consoler, de ne pas laisser
le vide s'installer... Salut Francis, "we will meet again..."