Plus de dix ans après l'avoir foulé en tant que guitariste, je retrouve la minuscule scène de l'Irish Time de Villeneuve-d'Ascq. Le "gardien" des lieux est désormais un paisible berger allemand se prélassant en terrasse, là où en des temps jadis c'était un patibulaire rottweiler qui gardait les bureaux.
Ce soir c'est une soirée explosive qui se prépare, non pas causée par l'écran géant qui retransmet un quelconque match de la coupe du monde de football, mais par la venue d'Adam Bomb, glam-rocker new-yorkais qui traîne sa Les Paul rose sur les scènes du monde entier depuis des années. Faut dire que l'homme a du pedigree ; ancien coloc' d'Izzy Stradlin au temps des vaches maigres "pre-guns'n'roses", pote et compagnon de scène de Mike Monroe d'Hanoï Rocks, et on passe sur les collaboration avec John-Paul Jones (Led Zeppelin, Them Crooked Vultures...). Bref, j'étais impatient de voir ça.

Avant le passage du trio ricain, l'apéritif est servi par Toys in the Forest, ou plus exactement, un "demi-Toys" ; juste le guitariste-chanteur et le bassiste, épaulés aux fûts par le batteur d'Adam Bomb, et ceci pour 4 ou 5 morceaux, pas plus. Pas de quoi en faire une chronique. On passera donc directement à l'Adam Bomb "power-trio-feu d'artifice-rock'n'flames".
A peine le temps de finir sa bière en terrasse qu'on est tiré de notre torpeur estivale par le groupe qui attaque par la reprise du "Born to be Wild" de Steppenwolf. A partit de là, les morceaux vont s'abattre comme des missiles sur le public du pub villeneuvois. Reprises (AC/DC... et même Sinatra avec "New York, New York") et compos jouées à fond de six par un trio survolté. Et comme tout bon américain qui se respecte, Adam Bomb a le sens du show, de l"entertainment" ; ça passe par les pétards qui explosent, la guitare et les cymbales en flammes, de quoi faire frémir les tauliers, angoissés à l'idée de voir leur rade partir en fumée (rassurez-vous, pas de dégâts, juste une grosse vague de chaleur). Un "entracte" est même organisé pour lancer une tombola dont le tirage au sort permettra de gagner CDs et T-Shirts du groupe. En plus, visiblement le mec aime la France (ou les Françaises), au point de faire chanter le public "Je t'aime Bébé, s... m. b... !".
Y'a pas, ils savent y faire ces Ricains !