Deuxième jour pour le
RaismesFest. Ce dimanche il fait encore plus chaud que la veille
et rester au soleil entraîne chez les festivaliers une perte
de sueur supérieure à la quantité de bière
ingérée. En tout cas, ça change des concerts
passés à patauger dans la boue sous la pluie.
Des Danois, Manticora, attaquent
cette journée. Paraîtrait qu'ils font du power-metal
; puissant, certes, très bien joué également,
mais que les morceaux sont longs. Alors il y en a qui aiment,
mais pour moi qui préfère me prendre trois minutes
d'énergie intense, c'est le genre de truc à me faire
piquer du nez, surtout sous le cagnard.
"Affreux, sales et méchants",
les allemands de V8 Wankers ("les branleurs de V8" car
ils aiment les grosses bagnoles et aussi la...) se réclament
de groupes comme Rose Tattoo (dont ils ont fait la première
partie à Paris), Nashville Pussy ou encore Motörhead.
Autant dire qu'ici on n'est pas dans le registre "métal
mélodique et morceaux à rallonge". C'est du
direct dans le foie ; un match de boxe en 11 rounds de 3 minutes.
Certainement pas un look à lever le minettes, les quatres
teutons (ce qui explique peut-être le "wankers"
dans leur nom) mais une attitude de tueurs. Un seul but avoué,
foutre le public à genoux avec un speedrock chargé
à la nitroglycérine. Ça crache des flammes
comme un vieux V8 suralimenté. Peut-être pas le style
habituel des habitués du RaismesFest mais pour moi, la
claque du dimanche, intense. Bref, du vrai rock de branleurs comme
j'aime.

Leave's Eyes ; une chanteuse
à la voix cristalline si courante dans le métal
féminin (voir Epica, Within Temptation...) et, plus original
dans ce style, un chanteur por faire les "roaaarrrrr !".
Classique dans leur style, avec un petit côté médiéval
pour le look de la chanteuse. Pour un peu on s'attendrait à
voir débarquer Ritchie Blackmore en poulaines de cuir et
Candice Knight venus faire le boeuf dans un grand revival moyen-âgeux.
Un peu longuet quand même, sauf peut-être les passages
du chanteur qui, lui, parat nettement plus énervé
que ses acolytes.
Andromeda (tiens, encore un groupe
en A, ça va finir par faire cliché dans le métal)
viennent de Suède et font dans le "métal-prog".
Pour être franc, une demi-heure après leur set, je
ne me rappelais déjà plus leur passage, alors une
semaine après, pensez donc. Seul me reste le souvenir d'un
passage un peu jazz fusion bien joué mais profondément
chiant et d'un chanteur en cote de maille (histoire de faire "métal"
?). Qu'en dire alors ? Ben rien justement.
Axxis était attendu par
de nombreux fans. Le groupe est réputé pour avoir
une bonne présence scénique. A-prioris confirmé
par leur set, en plus le chanteur est marrant, et à son
look, nul doute qu'on a affaire à des allemands (il pourrait
arborer une coiffure mulet - si, si, vous savez, celle des footballeurs
allemands des 80's, court devant long derrière - qu'on
ne serait pas étonné). En tout cas, c'est pas mal,
assez classique avec en plus l'ajout d'une jolie chanteuse (encore
!?) et c'est vrai qu'on ne s'ennuie pas une seule minute. Petit
hic, pour des raisons de timing trop serré, ils durent
interrompre leur dernier morceau, provoquant une bronca dans le
public.
Avec Adagio, on entre dans la
catégorie "virtuoses". Ça joue bien, très
bien et très technique même. Malgré cela,
ça a du mal à éveiller chez moi le moindre
enthousiasme, c'est justement trop technique et ça manque
d'âme à mon goût. Un peu comme une démonstration.
D'ailleurs leur guitariste est surtout connu pour animer des "guitar
clinics" sponsorisés plus que pour faire le boeuf
au débotté autour d'une bière. Au rayon surprises
quand même, une reprise de "Fame", tiré
de la BO du film du même nom.
On sait qu'on n'aura droit qu'à
deux morceaux pour faire les photos lorsque retentit dans les
enceintes la Marche des Gendarmes, bande-son du "Gendarme
de Saint-Tropez". Ce morceau qui avait été
repris comme un gag par Edguy est devenu le signe de ralliement
de leurs fans. Sitôt sur scène, les allemands attaquent
direct. Du bon heavy-metal sauce classique qui, pour le coup,
fait taper des pieds et secouer les têtes. Ça ne
révolutionne pas le rock, certes, mais c'est très
bien balancé et plaisant à écouter. Et pour
rester dans le cinéma, après la "Marche des
Gendarmes" (de Saint-Tropez), c'est la "Marche de l'Empereur"
(de Star Wars) qui annonce le solo de batterie obligatoire pour
tout groupe de heavy. Je ne suis pas resté jusqu'au bout
du show d'Edguy, non pas que je n'aime pas, mais la route du retour
promettait d'être longue et la nuit d'être courte.
Que nous réservera la
prochaine édition du RaismesFest ? En tout cas je prends
déjà rendez-vous pour 2007.