C'est la première fois
que je ramenais mes bottes au RaismesFest, festival métal
qui en était cette année à sa neuvième
édition. Au programme une affiche variée avec beaucoup
de groupes en "A" (Andromeda, Dagoba, Epica, Manticora...)
Va falloir un jour qu'on m'explique cette fascination pour le
"A" chez tous ces groupes danoa, suédoa ou germanoa,
à ce demander si un jour on ne va pas avoir sur la scène
Gervita ou Barbapapa. Toujours est-il que ce samedi 09 septembre
c'est l'été à Raismes, riante bourgade située
à quelques 5 kms de Valenciennes et le parc arboré
où se déroule le festival a un air de vacances avec
son camping, ses baraques à frites et sa verdure où
se prélassent tout plein de djeunz et moins djeunz entre
les sets des divers groupes. En plus de bons chiffres de fréquentation
pour cette édition ; environ 2 000 spectateurs le samedi
et 1 800 le dimanche (aux dires de sources non-officielles).
C'est Marlyn's qui ouvre le festival.
Le crédo de ce gang d'Arras : "sexe, bière
et rock'n'roll". Normal pour un groupe qui porte le nom d'une
bière idéale pour se casser la tête le samedi
après le turbin. Eux font dans le gros rock bien carré
à la AC/DC (prononcez "à la AsseDesse").
Le genre de bouzin qui fait taper du pied et secouer la tête,
idéal pour un échauffement, voire même plus
encore. Une trentaine de minutes de set pour se forger une réputation.
Ici, pas de chichi goth' en boots New Rock et crinolines noires,
plutôt jean's, t-shirts et chemises pour un rock de facture
assez classique mais foutrement efficace aux riffs qui font mouche.
Très très bonne entrée en matière
pour le festival, on en redemande.
Chargés de remplacer au
pied levé Green Carnation, les Lyonnais de Stereotypical
Working Class (palme d'or du nom de groupe le plus long du festival
pour eux) font tout leur possible pour emporter l'adhésion.
Un rock-fusion assez bien foutu mais bizarrement, on a du mal
à rentrer dedans. La faute à quoi ? Va savoir. Toujours
est-il que le combo aura assuré ce qu'il fallait mais il
est vrai que débouler quasiment à l'improviste dans
un festival n'est pas fait pour vous assurer les meilleures conditions.
A revoir éventuellement dans un contexte plus favorable.
Qui aurait cru que la Suisse,
réputée si calme et si rangée puisse accoucher
d'énervés pareils. Pure Inc fut au dires de beaucoup
LA claque du festival. Du bon gros heavy rock comme on n'en entend
plus guère, mené par un chanteur à la voix
et à la présence imposantes. Là les guitares
sont en avant, formant une assise de béton au chant. Et
putain, quelle patate. Au risque de me répéter,
Pure Inc fut la révélation du festival ; loin du
métal symphonique ou prog, ces mecs-là prennent
un pied pas possible à jouer et savent le faire partager
au public. Auraient mérité d'être têtes
d'affiche ceux-là. Décidément, le pays des
lingots et du chocolat n'est plus ce qu'il était, ma brave
dame.
Deuxième claque de la
journée avec les trasheux de Dagoba. Woah la vache que
c'est puissant. Ça pousse au cul, c'est lourd et le son
est énorme. Sur scène ça bouge bien et dans
le public les slammeurs s'en donnent à coeur joie, donnant
du boulot aux p'tits gars de la sécu. Moi qui ne suis pas
spécialement fan de trash, j'avoue avoir été
séduit par le combo. Avec Pure Inc, un des meilleurs groupes
de la journée.
Changement de genre avec le néo-métal
des Français de Watcha. Physiquement, leur chanteur me
fait penser à un Romain Duris dreadlocké. Bon alors,
ouais, c'est du néo avec tout son lot de guitares plombées
et chant limite rap. Pas trop mon trip en fait mais ça
plaît. En tout cas, encore un exemple de la diversité
de programmation de ce RaismesFest.
Epica. Ah Epica. J'attendais
quelque chose de ce groupe, non pas que j'aime leur musique -
ce type de métal mélodique aux voix diaphanes me
gonfle plus qu'autre chose - mais on m'avait dit que visuellement
c'était quelque chose à voir, avec en plus une chanteuse
censée avoir une "aura" sur scène. Et
là, patatras, pataplouf, personne n'a rien compris. D'abord
pas de lumières, le groupe jouant dans une pénombre,
et encore moins de présence sur scène. C'est tout
mou, tout le monde s'interroge. Mauvais concert, déjà
que je n'accrochais pas à la musique, alors en plus sans
lumière ni jeu de scène... Aux dernières
infos, paraîtrait que le groupe était fatigué
ce soir-là. Tu m'étonnes !
Je ne connaissais pas sauf de
nom et de réputation et ben, j'aime bien Freak Kitchen.
Ce trio suédois (qui n'a pas un nom en A, nanana !), multi-récidiviste
du RaismesFest ne se prend pas au sérieux. Et pourtant
les mecs assurent comme des bêtes sur leurs instruments.
Ils auraient pu être un ènième groupe de virtuoses
du métal, mais ils ont plutôt choisi la déconne.
Des textes complètement surréalistes (du genre "j'aime
ma nouvelle coiffure, je suis fier de ce que j'ai") sur des
morceaux construits de manière toute aussi loufoque. Et
en plus le look du bassiste avec son harnais et son casque militaire.
Seuls bémols, un light show inneficace (trop en arrière
de la scène) et des chorus de guitare virant trop à
la démonstration technique à mon goût (ce
qu'on appelle communément du "branlage de manche").
Heureusement leur humour fait passer le tout comme une gorgée
de bière fraîche sous le soleil. Après le
concert, pendant que les campeurs regagnaient leurs tentes, me
restait plus qu'à reprendre l'autoroute vers Lille pour
un repos mérité avant d'attaquer la deuxième
journée.